De nouvelles recherches suggèrent désormais que les personnes qui consomment trop d’aliments hautement transformés courent un risque plus élevé de développer un diabète de type 2.
Réduire les risques de diabète grâce à des choix plus sains
Pour réaliser cette analyse, Dicken et ses collaborateurs ont étudié la consommation d’aliments ultra-transformés et les effets sur la santé de plus de 300 000 personnes dans huit pays européens sur une période moyenne de près de 11 ans. Au cours de cette période, plus de 14 000 personnes ont développé un diabète de type 2.
Cependant, en utilisant une modélisation scientifique, les auteurs ont estimé que le risque pourrait être réduit de 14 % en remplaçant 10 % des aliments ultra-transformés dans un régime alimentaire par des aliments non transformés ou peu transformés tels que les œufs, le lait et les fruits, utilisés avec des ingrédients de cuisine comme le sel, le beurre et l'huile.
Même le remplacement des aliments ultra-transformés par des alternatives transformées – celles qui ne sont pas trop chargées en sucre, huiles, graisses, colorants, exhausteurs de goût et autres additifs – pourrait faire une différence en termes de risque de diabète.
Remplacer 10 % des aliments ultra-transformés par des aliments transformés — comme les fromages fraîchement préparés, les conserves de poisson comme les sardines et le thon, et les légumes conservés dans du sel ou du vinaigre — a réduit le risque de diabète jusqu’à 18 %.
Certains aliments ultra-transformés peuvent être pires pour vous que d’autres
Ils ont identifié les éléments suivants comme présentant le plus grand risque :
Éviter ces aliments en particulier pourrait réduire le risque de mauvaise santé, ont écrit les auteurs de l’étude.
Parmi les 25 % de consommateurs d’aliments ultra-transformés les plus importants de l’étude, les boissons sucrées représentaient à elles seules près de 40 % de la consommation d’aliments ultra-transformés — et 9 % de l’alimentation globale.
« On sait déjà que les boissons sucrées augmentent l’hyperglycémie, le prédiabète, le diabète et le syndrome métabolique », explique Lindsay Malone, diététicienne et présidente du département de nutrition de la faculté de médecine de l’université Case Western Reserve à Cleveland. « Elles provoquent une augmentation de la glycémie que le corps a du mal à gérer, et les édulcorants artificiels altèrent les bactéries intestinales et peuvent augmenter les envies de sucré. »
En revanche, les pains, biscuits et céréales de petit-déjeuner ultra-transformés, les sucreries et les desserts ainsi que les alternatives à base de plantes étaient associés à une incidence plus faible de diabète de type 2, selon l’étude.
« Sur la base de nos résultats, je pense que nous devrions traiter (les pains et les céréales) différemment des collations salées ou des boissons sucrées, en termes de conseils diététiques que nous fournissons », a déclaré Rachel Batterham, PhD, auteure principale de l'étude, professeure d'obésité, de diabète et d'endocrinologie à la division de médecine de l'Université de College London, dans le communiqué de presse.
Malone, qui n’a pas participé à la recherche, a qualifié cette découverte particulière de « quelque peu déroutante » et s’attendait à voir le contraire.
Le Dr Ajaykumar D. Rao, chef de la section d'endocrinologie, de diabète et de métabolisme à la Lewis Katz School of Medicine de l'Université Temple à Philadelphie, a ajouté qu'une enquête scientifique plus approfondie est nécessaire pour comprendre ces associations.
« Il est possible que les personnes qui consomment du pain et des céréales présentent d’autres facteurs non mesurés qui réduisent le risque de diabète », explique le Dr Rao, qui n’a pas participé à l’étude. « Je pense qu’il est important de noter qu’il s’agit d’une étude d’association et qu’il est difficile de comprendre la causalité biologique. »
Réfléchir davantage à ses choix alimentaires
Bien que ces aliments puissent être bon marché, pratiques et savoureux, l’AHA prévient qu’ils peuvent contenir beaucoup de glucides raffinés, de graisses saturées et de sel, et qu’ils sont généralement riches en calories.
Malone exhorte les consommateurs à faire un effort supplémentaire et à choisir des options plus saines lors de leurs achats.
« Recherchez des aliments à ingrédient unique à l’épicerie », conseille-t-elle. « Par exemple, au lieu d’acheter des flocons d’avoine instantanés aromatisés, optez pour des flocons d’avoine entiers. Au lieu de pêches en conserve dans du jus ou du sirop, choisissez des pêches surgelées dont le seul ingrédient est la pêche. Au lieu du beurre de cacahuète fait avec du sel, du sucre et de l’huile, optez pour du beurre de cacahuète naturel qui ne contient que des cacahuètes. »
